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 Est-ce que tu m'aimeras encore dans cette petite mort |R|

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MessageSujet: Est-ce que tu m'aimeras encore dans cette petite mort |R|   Est-ce que tu m'aimeras encore dans cette petite mort |R| EmptySam 9 Mai 2009 - 4:15

L'amour supporte mieux l'absence ou la mort
que le doute ou la trahison

Citation d'André Maurois




Poussé en bas
Par des plus beaux, des plus forts que moi,
Est-ce que tu m'aimeras encore
Dans cette petite mort ?



    A peine si je l'ai quittée des yeux malgré le vide que créait en moi chacun de ses gestes. Je l’ai observée toute l’après-midi, le cœur chancelant à l’idée que c’était peut-être la dernière fois que je posais mon regard gris-bleu sur elle. Elle, si belle, si lumineuse, si forte… Comment fait-elle pour rester maîtresse de ses émotions ? Si les lions souhaitaient trinquer à notre perdition, elle les a assoiffé. Elle feint mais ne faillit pas. Elle est extraordinaire. Si sa main n’avait pas serré la mienne dès notre arrivée, j’aurais soupçonné le troc de l’indifférence à mon sort contre la lassitude de mes trahisons mais je sais qu’il n’en est rien. Je sais qu’elle a mal et qu’elle souffre uniquement par ma faute. Quel gâchis ! A défaut d’être le parfait petit-ami, je suis un égoïste. Je devrais la laisser partir. L’amour, c’est aussi pouvoir se retirer pour le bonheur de l’autre mais je suis bien trop lâche. Je préfère la détruire involontairement à petit-feu plutôt que lui rendre sa liberté. Peut-on réellement me blâmer d’en faire ma prisonnière alors que je suis captif de mes sentiments. Je me suis noyé dans l’abîme de ses grands yeux et elle tient mon cœur fragile entre ses mains. Dès notre arrivée, elle me signifia que, si dans un premier temps il nous fallait s’amuser, une discussion s’imposait tôt au tard. Pour tout vous avouer, je n’en fus pas vraiment surpris. Après ce long mensonge, un règlement de compte était inévitable. Et pourtant, j’avais beau m’être préparé durant ces dernières quarante-huit heures à toutes les éventualités, je conservais au fond de moi l’expression la plus notoire de mes doutes : un trou béant emplissant mon estomac de vide. Un vide que seul son pardon pourra combler.

    _____ Flash Back

      Perdu au milieu de la haute, au milieu de cette foule qui l'opressait, Ruy pensait trop, beaucoup trop et son coeur fragile rythmait à nouveau des battements irréguliers. Il n'aurait jamais du se présenter dans ce restaurant. Jamais. Au milieu de ce monde grotesque de strass et paillettes, il se sentait amoindri sans son gramme de coke dans sa poche. D'un geste ferme, il soutenait son coeur, le suppliant de ne pas quitter son corps. C'était trop tard. Il implosait. Il n'est de pire ennemi que la crise d'angoisse pour le drogué en manque....Crispé, il perd son souffle, jette un coup d'oeil à sa chère et tendre toujours à ses côtés, absorbée par la passion de sa discussion et choisit d'aller quérir un moment de solitude. Avec difficulé, il lui glisse à l'oreille : "Je reviens. Le buffet". La phrase n'est pas complète mais il suffoque. Ses poumons, presque vides, refusent d'inspirer. Il lui faut de l'air ou de l'eau, de l'eau fraîche sur le visage pour le ramener à la réalité, Droit et fier pour quitter la salle, il chancela à l'abri des regards moqueurs. Seules ses deux mains appuyées sur le lavabo de marbre le retenait d'un malaise. Evitant le miroir terne lui faisant face, lever les yeux l'effrayait. Affronter son image dans le miroir lui était insoutenable. Depuis sa rechute, il les détestait. Depuis sa rechute, il se détestait.
      A: "Hey Ruy, tu vas bien ?" l'interrogea une voix familière qu'il aurait aimé ne plus jamais entendre. Alicia. Son fléau, son parasite. Elle est son aventure, il est son obsession. Elle était présente lors de son overdose, et puisqu'il faut toujours trouver un autre coupable pour justifier nos erreurs, il ne l'aimait pas plus qu'il ne s'aimait. Le jeune homme expira bien fort, jetant un vif coup d'oeil plein de mépris sur son plus mauvais souvenir.
      A: "Ne me regarde pas comme ça. Je voulais juste t'aider".
      Abasourdi par son culot, son handicapante angoisse laissa place à un regain d'énergie. Ragaillardi, refusant de lui offrir ses faiblesses, son orgueuil manipula les fils de la marionnette et il reprit vit. Se redressant, il passa sa main sous le robinet automatique qui libéra aussitôt un flot d'eau fraîche et claire dont il s'aspergea. Calmé d'apparence, il répliqua enfin :
      R: Je la connais ton aide et je n'en ai pas besoin.
      A: Vraiment ?!!
      R: Vraiment !!
      Et elle s'esclaffa, le blessant au plus haut point. Elle s'époumonait tant elle riait. Il se blessait la paume tant il serrait le poing. Le torse bombé, fier et confiant, il la défia du regard de se taire. Elle s'en fichait. Elle s'approcha, malicieuse et d'un geste lent et délicat, elle détourna le visage du jeune homme vers son reflet.
      A: Tu n'en as pas besoin hein ? Mais regarde-toi et assume bon sang. Je te donne pas une demi-heure pour ramper à mes pieds que je te donne ce dont tu as besoin. D'autres avant toi ont essayer. D'autres avec de meilleures raisons que toi ont échoués, pourquoi t'en sortirais-tu, toi, alors que tu ne le fais même pas pour toi.
      Il ne pipa mot. Pas même lorsqu'elle glissa dans la poche de son pantalon de quoi lui venir en aide si nécessaire. Interdit, inerte, absorbé par son image, les mots d'Alicia résonnait encore dans sa tête. Il n'osait pas répliquer de peur qu'elle ait raison. Il n'osait pas lui rendre son bien de peur de le regretter.
      A: T'inquiète, tu me remercieras plus tard mon ange....Je m'en vais avant de regretter d'avoir si bon coeur. J'aurais aimé te voir ramper. J'aurais aimé qu'on inverse les rôles toi et moi, juste une fois.
      Il quitta les toilettes du restaurant, anxieux et coupable. Il attrapa deux coupes au passage sans un regard pour le serveur et rejoint Dasha au milieu de l'assemblée se décharnant à mesure que le temps s'égraine

    _____ Flash Back - fin

    Les premiers arrivés désertaient. Certains me saluent et chaque poignée de main me fait l'effet d'un coup de poignard. Dans quelques minutes, je devrai affronter les ravages de mon égoïsme sur les sentiments de ma bien-aimée. Dans quelques minutes, je verrai ma lâcheté tordre de souffrance ses traits parfaits. Dans quelques minutes, je subirai son ire sans mot dire. Quel paradoxe ! J'attends des certitudes pour m'apaiser et je tremble de la voir quitter la table. Je me sentais comme l'accusé d'un Tribunal suppliant du regard les jurés de prononcer enfin sa peine, comme l'accusé condamné à mort qui jusque la n'avait pas conscience de sa chance d'être en vie... Elle est à quelques centimètres seulement, mais je la sens à des kilomètres. Je guette ses moindres mouvements et je m'enivre de sa présence, de son odeur fleurie, de sa voix tintante...bref de sa perfection. Elle m'inspire un tel désir que je dois baisser les yeux. Pour peu, je pourrais rougir si mon teint blafard ne me collait pas à la peau. Et la voir si radieuse, si spontanée, si pasionnée....je regrette. Je regrette notre complicité. Je regrette ma bêtise. Je regrette de n'avoir été conscient avant d'être sur le point de la perte, à quel point elle m'était indispensable et a quel point je l'aimais.

    Elle se lève enfin et l'heure est venue de suivre les déserteurs. Nous complimentons nos hôtes, remercions leurs comparses, embrassons nos amis et dédaignons nos ennemis. Elle s'éloigne vers notre voiture de sa démarche cadencée et je lui emboîte le pas bien moins pressé. J'avance mais je m'écroule à chacun de ses pas. Pourtant, mieux vaut ne pas reporter l'échéance et pour une fois, me montrer digne d'elle et de son amour....s'il persiste. A défaut d'être parfait, je m'efforce d'être galant. J'ouvre la portière qu'elle s'installe et grimpe à ses côtés pour prendre le contrôle de la voiture. Très vite, le silence me pèse. Le rompre me semble une bonne idée mais je ne sais comment m'y prendre. Je n'ose pas allumer la radio, elle ne dit pas un mot. Au premier feu rouge, je tourne légèrement la tête en sa direction à la recherche d'une expression , d'un signe, d'une invitation à briser la glace mais je dois être aveuglé par la peur. Je ne vois rien. Mon coeur s'emballe à nouveau et je sens mon angoisse poindre le bout de son nez. Je fouille mes poches en quête d'une cigarette mais seul un morceau de plastique me glisse sous les doigts. L'électrochoc. Qu'est ce que j'ai fait ? Certes, il n'est pas entamé mais j'aurais dû le jeter dans la cuvette....j'aurais dû.....je devrais....je dois.

    La lumière des feux m'aveugle. J'enclenche la première et prends machinalement la route vers l'appartement quand enfin je me décide à prendre la parole. J'hésite entre des excuses ou lui donner l'envie de vider son sac. J'opte pour la seconde solution.


    R: Dasha, accorde moi une parole autrement que par égard ou politesse. Peu importe ce que ça doit être mais s'il te plait, dis moi quelque chose....

    Peut-être le regretterai-je et pourtant, j'ai l'intime conviction qu'une fois son coeur vide, il réalisera qu'il peut toujours m'aimer....du moins, je l'espère.
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MessageSujet: Re: Est-ce que tu m'aimeras encore dans cette petite mort |R|   Est-ce que tu m'aimeras encore dans cette petite mort |R| EmptyMer 13 Mai 2009 - 23:05

    Pas une seconde de répit. Je n’en voulais pas. Mes lèvres avaient toute l’après-midi gravé un sourire figé, un pur mensonge physique. De l’extérieur, je rayonnais. Je ne cessais de me montrer sous mon plus beau jour durant toute la durée du brunch. A l’intérieur, j’explosais. C’était comme si mon corps était présent, mais mon esprit, à des kilomètres. J’ai du serrer des dizaines de poignées masculines, embrasser sur les joues de nombreuses femmes aux odeurs plus envoutantes les unes que les autres sans même m’en rendre compte. J’ai pourtant fait exactement ce qui était prévu : jouer la comédie. Mon agenda était bouclé, j’avais un rendez-vous mardi midi et j’attendais même le coup de fil d’une agence étrangère. On m’avait également invité à une nouvelle soirée et malgré tout, le cœur n’y était pas. C’était étrange. Je pensais sincèrement qu’en me plongeant dans mon travail, « tout le reste » s’effacerait. Malheureusement, il m’était trop dure de me concentrer sur ma passion, qui avait eu l’honneur de guider mes pas. J’eus beau tenter d’y croire, j’avais beau persister, mon seul sentiment était celui d’être une imbécile. Etait-ce donc si égoïste de ma part de vouloir prouver aux autres que j’allais bien, alors que je sentais mon âme être dévorée à petit feu ? Comment pouvais-je laisser dans ses sombres pensées, l’homme qui me couvait du regard depuis plusieurs heures à l’affût du moindre sourire de ma part ? J’étais totalement égoïste. Je préférais oublier mes problèmes, plutôt que d’essayer de les résoudre une bonne fois pour toute. C’était tellement contradictoire avec la femme que j’étais devenue ! La porte s’ouvrait à moi. D’un pas lent, je me dirigeais vers la sortie et il me sembla entendre le glas. En même tant, je me sentais si malheureuse…Comment aurais-je pu croire qu…


PHOTOGRAPHE ─Une photo de vous et de votre fiancé mademoiselle Zhukova ? C’est pour le journal de demain.

FLASH FLASH
FLASH

back…

    Depuis plusieurs heures, une jeune fille s'activait à la tâche. La nuit était déjà bien sombre, avoisinant les -5°. Si dehors il fait froid, ce n'est pas le cas pour la petite fille. Son front dégagé par deux longues nattes brunes, laissent entrevoir quelques gouttes de sueurs perler sur son front. Et pour cause, cela fait deux bonnes heures qu'elle coud, recommence, trime. Que fait un petit être aussi fragile dans un local, à une heure pareille ? Ne devrait-elle pas profiter d'un long sommeil, gage d'une bonne croissance ? Mais surtout, pourquoi s'évertue-t-elle à coudre, alors qu'elle n'est plus que la seule être vivante présente dans la pièce ? Elle est seule, certes, ayant le luxe d'avoir pour compagnon le bruit sourd et distinct de la machine à coudre. Malgré tout, elle n'en a que faire. Ce qui lui importe, c'est de finir son travail. Si ses mains n'étaient pas en continuel mouvement, on pourrait penser observer une statue de marbre. Ses yeux sont plissés, tout comme les traits fins et réguliers de son front. Elle avait cette mimique, celle que les enfants adoptent lorsqu'ils sont concentrés. Cette expression attendrissante pouvait laisser voir à quel point la demoiselle est attachée à son travail. Si nos yeux se perdent un instant sur ses mains, c'est qu'il y a une raison bien précise à cela. Sa grâce, sa dextérité, son perfectionnisme qui sortent pourtant de dix petits doigts, ont le talent de manier le tissu d'une façon incomparable.

    J ─Dasha... Je croyais t'avoir dit que tu pouvais utiliser la clef du local jusqu'à 23h..
    DDésolée mademoiselle Jekaterina mais..j'avais une commande à terminer.
    J ─Bien sûr, une commande qui est attendue pour dans deux semaines.
    DPardon... Je croyais avoir été discrète..
    J ─Et tu l'as été. Mais, sache que je vérifie tous les soirs que le local est bien fermé. Ce soir pourtant, la porte était ouverte. Je pensais qu'il s'agissait de..de la nouvelle Mafia qui tente de s'approprier les commerces de la ville.
    DMademoiselle ?
    J ─Qu'il a-t-il Dasha ?
    DVous.. vous pourriez éviter de parler de cette histoire à mes parents ?
    J ─Je crains n'y être obligée.
    DMerci.
    J ─Tu sais Dasha, si je ne vais pas en parler à ta famille, c'est parce que je ne voudrais pour rien au monde ne plus te voir à mes cours. Tu es l'élément essentiel, Dasha. Je pense que tu as un potentiel incroyable, mais si tu cache la vérité à tes parents, tu ne risques pas d'aller loin...
    DEt qu'est-ce que vous me conseillez ?
    J ─Attend Dasha, attend. Et quand le moment sera venu, part. La Russie est trop dans la misère pour reconnaître que tu es unique. Tu sais, ton cas me fait penser à une jolie citation d'Hector Berlioz : La chance d'avoir du talent ne suffit pas ; il faut encore le talent d'avoir de la chance. Ce que je veux dire c'est...Soit prête à changer ton destin.
    DJe ne comprends pas très bien le sens de vos paroles, mais j'essayerai mademoiselle.
    Fin de l’anecdote

    Je ne peux m’empêcher de sourire à ce souvenir. « Le » souvenir. Celui qui a déclenché ma passion pour les vêtements, celui qui m’a conduit jusque ici. Pendant que je fais courir mes doigts sur le rebord de la fenêtre, j’imagine ce qu’aurait pu être ma vie, si mademoiselle Jekaterina ne m’aurait découverte. Où serais-je en ce moment ? Avec qui ? La réponse me semblait pourtant évidente : sans cette soirée, ma vie n’aurait jamais basculé. Oh, je sais que c’est facile de dire ça aujourd’hui. Mais, je sens que si cette conversation n’avait jamais eu lieu, je n’aurai pas cherché à réaliser mon rêve. Je serai en ce moment près des miens en Russie, travaillant dans une usine. En repensant à mes proches, une pointe d’amertume poignarda mon cœur. Avec l'argent que je gagnais, ils étaient venus de nombreuses fois me voir. Ce sont toujours de merveilleuses retrouvailles. Et puis, quand je tente d'introduire dans notre dialogue « Et vous, quand est-ce que vous venez me rejoindre ? »; je sens leurs regards dévier. « Ma chérie, nous n'arriverons jamais à nous y faire en Amérique. Ton père et moi ne parlons que le Russe ! Et puis, notre vie est là-bas... Nous n'avons pas ton courage, mais nous sommes..fiers de toi. » J'avais beau passer 2 heures, 4 ou 5, leur absence me pesait toujours autant. Je me sentais tellement coupable d'être partie ! Même si ma mère me rassurait de sa voix chaleureuse, la culpabilité était devenu un sentiment quotidien chez moi. Je sais que je ne devrais pas me mettre dans ses états. Si je n'étais pas venue, je n'aurai jamais pu rencontrer Armance, Soledad, revoir Noam et même, rencontrer... Ruy... Si aujourd'hui je doute, c'est à cause de lui. Parce que sans lui, je ne suis plus rien. Il est mon âme soeur, le seul que j'aimerai toute ma vie... Mais voilà, s'il suffisait d'aimer...

    C'est sa douce voix qui me tire de ma rêverie. Pour la première fois depuis sa sortie de l'hôpital, j'ose le regarder dans les yeux. Et même s'il me transperce, si j'ai l'impression d'avoir chaud et de me sentir toute petite lorsque son regard gris-bleu croise le mien, il faut que je lui parle. Le moment tant attendu de la clarification a sonné. Dès à présent, nous devons agir comme des adultes et c'est moi qui est chargée de transpercer son coeur. Je respire calmement. Surtout, agir en femme forte.

    DJe souffre Ruy...

    Bon. A vrai dire, je n'avais pas du tout eut l'intention de démarrer comme ça. Les mots sont sortis d'eux mêmes, ma voix s'est étranglée brutalement. Comment avouer ce que j'avais à dire ? Concentre toi Rah! A peine je tente d'entrouvrir mes lèvres qu'une boule remonte le long de ma gorge. Je sens les larmes qui commencent doucement leur ascension. Non ! Je m'étais pourtant jurée de ne pas pleurer. C'est totalement contradictoire avec la femme forte ! Je détourne la tête, honteuse et tente de les essuyer le plus vite possible. J'ai froid. Et même si les rayons du soleil continuent de danser devant nous, ma peau reste glacée comme le marbre.

    DTu sais... J'ai toujours vu d'un mauvais oeil la drogue, les substances illicites et tout ça. Je n'y ai jamais touché. Mes parents m'ont toujours incité à la détester, depuis que mon oncle est mort d'une overdose. Il..il n'allait pas bien du tout. Mais, à la différence de toi, il était seul. Il vivait dans un taudis, ne gagnait presque rien. Sa femme l'avait quitté pour un médecin et lui, pauvre ouvrier, il se retrouvait seul. Je pensais sincèrement qu'en t'apportant mon soutien, tu t'en sortirais... Mais ce n'est pas le cas. Tu me mens à chaque fois Ruy. Quatre fois exactement. Je ne sais pas ce que s'est d'être accroc. Au fond de moi, je croyais que par amour, tu pourrais arrêter. Je suis stupide. En plus d'être seul, mon oncle était malheureux. Il voulait "oublier ses problèmes". Et si tu fais la même chose, c'est que je n'arrive pas à te rendre heureux. Que..que malgré tous mes efforts, quelque chose ne va pas. Ca devient trop dure Ruy, trop dure d'appréhender une mauvaise nouvelle au téléphone. Qui finit toujours par arriver... Attention Ruy, tu vas louper le feu.
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MessageSujet: Re: Est-ce que tu m'aimeras encore dans cette petite mort |R|   Est-ce que tu m'aimeras encore dans cette petite mort |R| EmptyVen 15 Mai 2009 - 2:29

Quand j'serai pomme,
Dans les souvenirs, les albums,
Est-ce que tu laisseras
Ta main, sur ma joue, posée comme ça ?
Est-ce que tu m'aimeras encore
Dans cette petite mort ?




    Le soleil, bas dans le ciel, commençait déjà à se coucher et ses rais orangés, filtrés par la vitre de notre 4x4, caressaient doucement ses beaux traits qu’elle laissait, pour la toute première fois durant cette après-midi, s’exprimer. Tant sa tristesse que mon angoisse étaient palpables dans notre espace confiné. Quelle étrange sensation. Hier, dans ses yeux, j’étais homme fort, savant, beau, prévenant, intelligent… Hier, je pouvais encore la voir rougir lorsque je tendais mes bras pour la saisir. Hier, j’étais encore son prince charmant, son âme sœur, son amour, son ami, son amant. Et aujourd’hui ? Qui suis-je ? Qu’ai-je encore à espérer pour nous si dans ses yeux, seuls miroirs où je puis me mirer pour en aimer mon reflet, celui-ci est terni par erreur ? Que puis-je encore aimer de moi si son regard amoureux est obscurci par la grisaille de son chagrin ? Que je regrette ce temps où j’étais homme à la mener sur des cascades, au romantisme à la belle étoile, au carrosse pour la conduire, à la rose pour la séduire….Comment ai-je pu nous détruire à ce point ? Comment suis-je parvenu à éteindre cette lueur qui brillait dans ses yeux ?

    Je l’observe discrètement. Elle est affligée. Je le sais, je le sens, j’encaisse. Elle s’anime enfin. Je ne la quitte pas des yeux. Elle semble si pensive. Elle m’inquiète. Je crus apercevoir un hâtif sourire sur ses lèvres vermeilles. A quoi songe-t-elle ? A qui ? Qui peut encore lui arracher l’ombre d’un sourire. Egoïstement, j’ose espèrer qu’il s’agit de moi, qu’elle se souvient nos éclats de rire, nos coups de cœurs, nos disputes, nos baisers, nos caresses, notre intimité, nos réconciliations…bref nous. Mon essence esquissa l’ébauche de mes évocations. Je tomberais dans le vide si l’éternité de notre histoire m’était refusée. Elle pianote le rebord de la vitre et la cadence de mon cœur se calque au rythme de ses doigts délicats. L’expression de sa nervosité me glace le sang. J’ai des sueurs froides. Instinctivement, je stoppe ma course au feu rouge et m’interroge. Est-ce le bon moment pour prendre la parole ? Par ailleurs, existe-t-il ce bon moment ?

    Les trésors enfouis dans mes poches me confèrent un peu de courage. Ma lâcheté fugue mais aurais-je été si impatient de faire entendre ma voix si je n’avais palpé mon sachet de stimulant ? J’ai honte. Honte de moi. Cette destruction doit cesser. Je ne suis pas seul en jeu. Elle est mon phare, mon dessein et ma conscience. Elle est ma lumière et mon guide. Je la suis aveuglément et si elle venait à s’éteindre, ma luciole, si elle me plongeait dans l’obscurité, j’en mourrais. Comment survivre sans raison de vivre ? J’ai brisé cette angoissante aphasie, ce sombre mutisme précurseur de notre latente controverse. Je la supplie de dialoguer et je reste suspendu à ses lèvres. Je fais preuve de patience, j’attends qu’elle tourne la tête vers moi pour capter son regard. J’implore déjà son pardon alors qu’elle n’a pourtant pas dit un mot. Pas un seul vocable ne s’est libéré de ses lèvres exquises. Mes mains tremblent. Je donnerais tout pour un rail de coke. Je serais sûr de moi. Je saurais quoi dire pour la rassurer. Impossible. Il va me falloir supporter l’absence de ma maîtresse, me découvrir sain, me deviner fort. Elle inspire dignement une bouffée d’air et révèle qu’elle souffre. Mon âme suffoque, mon cœur pleurniche, je baisse les yeux sans pourtant la perdre de vue. Elle détourne son regard et je sais qu’elle me cache des larmes. Ses larmes trop longtemps refoulées. Ces perles d’eau qu’elle balaie d’un revers de la main.

    J’ai mal. Je ne sais que dire. Pourtant, incapable de rester indifférent à son désarroi, à sa détresse, je m’accorde le droit d’effleurer la peau de ses cuisses du bout de mes doigts. Je crève de cette envie de la serrer dans mes bras, de la serrer si fort qu’elle n’étoufferait pas que sous mes baisers mais aussi sous mon étreinte. « Ma Merveille. Je suis la. Je ne t’abandonnerai pas ». Je m’abstiens. Je ne pouvais l’interrompre. Ne vous méprenez pas. Je ne ressens ni pitié, ni compassion pour elle. Juste de la culpabilité. Je plonge à nouveau dans ses grands yeux embués. Tel un miroir, il me renvoie mon portrait.

    Miroir, mon beau miroir, toi qui ne mens jamais. Rassure-moi ou tue-moi. Suis-je à la hauteur de son amour ? Ô Miroir, mon beau miroir, toi qui ne mâche pas tes mots, confie-moi tes maux. Console-moi ou abats-moi. Quel genre de monstre suis-je pour l’accabler de la sorte. Je ne la mérite pas mais je l’aime tellement. Je m’accroche à mes souvenirs, m’agrippe à cette nuit précédent ma petite mort où dans mes bras, elle était femme épanouie, m’enracine à mes certitudes. N’était-elle pas heureuse avant que mon âme ne soit qu’un papillon pris au piège de la toile d’une ’araignée ? Peut-être suis-je arrogant, certes, mais je n’en doute. Il est des signes, des souffles et des frissons qui ne trompent pas. Elle reprend la parole et me fais des confidences. Je n’avais jamais entendu parler de son oncle. Je ne connaissais que son nom, pas son histoire. J’étais navré. La drogue lui vola un être cher. N’était-il pas normale qu’elle craigne qu’elle lui en dérobe un autre ?

    Comme toutes les familles de toxicomane, il cherche les causes de l’addiction de leur proche dans le malheur et s’estime responsable de leur rechute. C’est une erreur. Riches ou pauvres, la drogue est partout. Tu peux la mépriser un temps mais t’y adonner pour des raisons vicieuses bien au-delà de ta volonté. Certains avancent un pied dans leur tombe pour perdre quelques grammes ? D’autres dans les psychotropes se créent un monde parallèle et d’autres encore combatte une situation impénétrable. Le timide en plaie à la paralysie face à cette femme qui lui plait ou l’héritier incapable d’assumer seul la pression du monde, de son monde. Je suis de ces gens-la. J’ai cru que je pourrais décrocher. Je n’avais pas compris que la cocaïne me possédait. J’en usais pour répondre aux exigences de mon père. Une fois satisfait, il offrait du mou, lâchait du leste mais c’était trop tard. Si mon esprit n’en avait plus besoin, mon corps réclamait. Mes muscles subissaient les conséquences de mes incartades. Je cédais alors à ses caprices. « Cette fois c’est la dernière », me répétais-je. J’étais trop jeune, trop naïf. J’ai rencontré Dasha et j’ai aimé cette fille au premier regard. Elle a greffé en moi ces « je t’aime » et j’en ai fait mes plus beaux discours. J’étais sien, quoiqu’il advienne. J’avais oublié que je n’étais qu’un drogué. J’ai voulu décrocher. Vraiment. Sincèrement. J’ai lutté chaque jour mais les douleurs étaient insoutenables. Pourtant, maintenant que j’ouïs sa complainte, je réalise que celle de mes membres n’est rien à côté de ces injustes locutions. Je ne peux pas la laisser croire que mon amour n’est pas assez grand, assez fort, assez noble. Je ne veux pas qu’elle se conforte d’un échec qui ne la concerne pas.

    Je déclinais ces informations d’un signe de tête. « Non » « Non » « Non » mimais-je lorsqu’elle m’apprit que le feu avait déjà changé de couleur. J’étais pétrifié. Ne bougeai pas. Coup de klaxon, je me décidai, las, à embrayer. Je ne fis quelques mètres, me rangeant sur le parking d’un supermarché fermé depuis moins d’un quart d’heures. Je coupe le contant. Je n’ai pas dit un mot. J’ouvre légèrement le carreau. Je respire mal. Je recommence ces fichues crises d’angoisse, symptôme normale de mon récent sevrage. Je tente de maîtriser. Elle ne doit rien voir, elle ne doit rien comprendre. Quelques gouttes de sueurs perlent sur mon front. J’ouvre le carreau, desserre ma cravate et déboutonne les premiers boutons de ma chemise, dévoilant cette chaîne chère à mon cœur qu’elle m’offrit pour notre premier anniversaire et dont je ne me sépare jamais. Je tente maladroitement de reprendre ma respiration mais je manque de temps. Lentement, j’ouvre la bouche, articulant péniblement des explications que je juge nécessaire. Il n’est pas question qu’elle doute de mon amour comme il n’est pas imaginable qu’elle ignore qu’elle est mon équilibre.


    R : Comment peux-tu ?

    Je m’interromps, secouant a la tête, sourcils froncés et respiration entrecoupée. Le soleil se couche, la fraîcheur de l'air s'engouffre dans l'habitable et j’inspire une bonne bouffée d’air « frais ». Je lui présente mes excuses et reprends, plus calme, plus posé. Peut-être est-il temps pour moi de lui avouer quelques secrets.

    R : J’ai commencé bien avant toi. Je n’en suis pas très fier mais je ne peux pas le nier. J’avais 17 ans lorsque pour la première fois, je me suis retrouvé le nez dans la poudre. J’étais mal dans ma peau. Je souffrais de l’insatisfaction de mon père. Je n’ai jamais été assez bien pour lui, assez intelligent, assez brillant. Il a toujours été mon modèle et ce que je voulais par-dessus tout, c’était l’épater. Je vivais dans son ombre et pour exister, pour me sentir fort, pour parvenir quelques instants à couper les fils qui me reliaient à mon marionnettiste, moi, son pauvre jouet, j’ai touché à ses substances illicites. Dans ce paradis que je me construisais, je n’avais plus besoin de lui. Je pouvais rester éveiller des heures entières. Je travaillais mieux, j’étais plus sûr de moi, plus en forme aussi. Ca, c’est le premier piège. Cette illusion d’être le maître du monde, on y prend vite goût tu sais.

    Jusqu’ici, je n’avais pas encore posé mes yeux sur elle. Je jouais avec cette bague symbolisant notre amour et notre future union. Je me forçai. Je devais l’affronter. Je dois savoir si je la dégoute. Cela ne peut que m’aider à guérir.

    R : Alors oui, comme ton oncle, j’ai commencé parce que j’étais malheureux. De petits problèmes, peut-être, sans doute, mais pour un ado, ils étaient trop lourds. Un jour, pourtant, j’ai diminué les doses pour reprendre de plus belle quand mon père prit à nouveau des décisions pour moi. Il m’imposa sa vie. Une vie qui n’était pas mienne. Je n’ai pas eu le choix. J’ai noyé mes frustrations les plus intimes dans la drogue comme d’autres deviendraient alcooliques. Chaque occasion était une bonne excuse pour altérer ma personnalité. Puis, je t’ai rencontré. Je t’ai trouvé tellement parfait que je me suis sentis tout petit devant ton génie, devant ton talent, devant ton sourire. J’avais peur que si je me dévoilais sain de corps et d’esprit, tu me trouverais fade. Parce que tu vois, sans ma coke, je me sens insipide, incolore et inodore. Je ne suis rien. Personne. Encore aujourd’hui, je reste persuadé de ne pas être à la hauteur de ton amour. Tu m’es indispensable Dasha. Tellement indispensable que je préfère me droguer dans le mensonge plutôt que m’exposer aux risques de te perdre à cause de moi. A cause de moi qui suis pathétique. J’ai peur Dasha. J’ai peur que tu m’abandonnes si j’arrête en sachant que tu m’abandonneras si je ne le fais pas. Alors dis-moi, que dois-je faire ? J’aimerais tellement de ne pas t’avoir menti. Comprends-moi, pas tant sur la drogue, mais sur mes faiblesses.

    Comment aurait-elle pu, aux prémices de notre relation, se sentir en sécurité avec moi si je lui avais confié ma frustration d’être né Shilling. Je lui confiais le moins possible. Juste ce qu’il faut pour qu’elle comprenne qui je suis ce dont je ne doutais pas.

Inspiré du jardin secret
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MessageSujet: Re: Est-ce que tu m'aimeras encore dans cette petite mort |R|   Est-ce que tu m'aimeras encore dans cette petite mort |R| EmptyVen 22 Mai 2009 - 0:11

    Dis-moi comment c'est d'être avec toi,
    Rappelle-moi les choses que nous faisions ensemble,
    Et dis-moi que cette période ne finira jamais,
    Dis-moi comment c'est, dis-le moi encore.


    Je parle, je parle, je parle, je ne peux plus m’arrêter. Je ne tente même pas de choisir les bons mots, je me contente d’exprimer un flot de paroles bien trop longtemps refoulées. Je ne prête guère attention aux larmes roulant le long de mes joues, qui s’en donnent dorénavant à cœur joie. Mon rythme cardiaque est à son maximum, j’entends mon faible cœur faire des bons incroyables. Mes joues s’empourprent, j’ai l’impression que la température de mon corps vient d’augmenter de 10 degrés. Mais je ne cesse de m’arrêter, me demandant par moment si ce que je raconte est vrai. Quoi qu’il en soit, un simple discours ne suffira pas pour décrire la confusion que je peux ressentir. J’ai l’impression de me noyer dans un océan, ma respiration est saccadée. Lorsqu’il effleure délicatement ma cuisse du bout des doigts, j’en serre les poings et tente de me calmer. Une décharge électrique traverse mon corps tout entier, au rappel de sa caresse. En un geste, il a le don de m’apaiser. Malgré tout, je ne peux me risquer à croiser de nouveau son regard. Je détourne la tête et ouvre la fenêtre. L’air est frais, il me chatouille le visage. Je respire tranquillement, jusqu’à-ce que mes yeux croisent le rétroviseur. Mon dieu. Je ne me connaissais pas une expression aussi rêche. Je suis crispée, mes yeux sont brillants de larmes. J’ai l’air plus vieille aussi. Haletante, je tente en vain de recouvrir une respiration normale.

    Retrouver mes émotions a été plus simple que je n’aurai cru. Nous sommes maintenant arrêtés au parking d’un supermarché fermé. Pourtant, nous ne sommes pas très loin de la maison. Lentement, j’ose regarder dans sa direction. A sa vue, je fais la grimace : il n’a pas l’air bien, du tout. Est-ce donc à cause de mes récentes révélations ? Il a lui aussi ouvert sa fenêtre, desserré sa cravate. Pourquoi vois-je de fines gouttelettes perler sur son front ? Je fais une moue d’incompréhension. Quelque chose ne va pas. J’allais lui poser la question, lorsqu’il ouvrit lui-même la bouche. « Comment peux-tu ? » Sa phrase résonne dans ma tête. Je baisse les yeux, que faut-il que je réponde ? Nous restons un moment dans le silence. Maintenant que nous sommes dans un lieu isolé, je ne fais plus attention à ce qui m’entoure. Pour l’heure, il n’y a que lui qui m’importe.

    Chaque chose dont j'ai peur,
    Apparaît chaque fois que tu es là,
    Et tout ce que je sais,
    Pars chaque fois que tu t'en vas.


    Finalement, il ose se confier à moi. Ruy me parle de son père, de ses problèmes relationnels avec lui. Je l’écoute, patiemment. Après tout, connaître la raison n’était-ce pas ce que j’attendais ? Cocaïne. Je déteste ce mot. J’aurai voulu ne jamais avoir à l’utiliser. Cocaïne. Ca sonne faux, en plus. Cocaïne. Tu es la seule chose qui entrave à mon bonheur, sans toi, ma vie serait parfaite. Cocaïne. Un jour, j’aurais ta peau. Mon regard se perd à l’horizon, j’observe la nuit qui tombe. Ce n’est certainement pas fait exprès mais, de là ou nous sommes, on peut apercevoir au loin le coucher de soleil. C’est magnifique. Ces lumières orange, roses sont tellement envoutantes… Ruy. Toutes mes pensées ne sont fixées que vers lui. Sans lui, je ne peux observer même un paysage. Il termine la première partie de son monologue et, émue, je cherche à croiser son regard. Malheureusement, ses yeux se perdent dans le vague. Je ne suis pas déçue, je suis même étonnée de le voir jouer avec sa bague. Elle symbolise tellement pour nous… Que vaut-elle aujourd’hui ?

    Et puis, il évoque mon nom. Il n’y a que lui qui parle de moi comme cela. Quand il parle de moi, j’ai l’impression d’être une reine. Son intonation si particulière me fait encore rougir, je n’ai jamais eu l’habitude de ce genre de compliments adolescente. J’aime quand il me voit comme sa sauveuse, j’aime l’entendre prononcer mon nom. Grâce à lui, je me sens importante, je me sens « quelqu’un ». Et c’est aujourd’hui que je me rends compte de mon égoïsme. Je ne suis pas assez présente pour lui, c’est vrai. J’en demande beaucoup, c’est la vérité. Je n’aime pas m’avouer cela. N’ai-je pas le droit d’aimer quand il parle de moi ? Rien qu’à m’entendre penser ce genre de choses, je me sens terriblement misérable. Il avait surement tenté de me rassurer, alors que je prenais juste conscience que j’étais le problème. Ou alors, le comburant de son inflammation. Il a l’air d’un… enfant. Un enfant qui a fait une bêtise. Sauf que sa faute est impardonnable et que moi je l’enfonce un peu plus chaque heures qui passent. Ce n’est peut-être pas le genre de message qu’il vient d’essayer de me faire passer, mais c’est ce que je ressens. Ce que je peux détester cette sensation de…vide. Tout d’un coup, j’eus comme envie de vomir. Trop de frustration. Et puis quelle idée d’avoir bu autant de champagne ? La tête me tournait, mais je pense que l’alcool n’en était qu’une raison mineure. A mon tour, j’entreprends maintenant de lui faire savoir ce que je pense de son histoire.

    D─ Ruy… Je suis profondément déçue. Je suis déçue que tu ne me croies pas capable de t’aimer pour ce que tu es. Crois-tu que j’ai accepté de t’épouser juste parce que tu t’appelles Shilling ou que tu es un homme fort, sûr de toi ? Pas du tout. Je m’en contrefous que tu sois le meilleur. Je veux juste que tu sois…toi. Je ne suis pas avec toi par intérêt, mais pour celui que tu es. Et je ne veux pas que tu me fermes la porte au nez, chaque fois que j’essaye de te connaître réellement. Je ne veux pas que tu te détruises la santé pour me prouver que tu en vaux la peine. La vie, c’est pas ça. Il faut apprendre qu’on a des périodes avec et des périodes sans. Il ne faut pas s’arrêter au moindre obstacle, aussi difficile soit-il. C’est ça aussi, être en couple. C’est se soutenir, faire confiance à l’autre ! Or toi, tu préfères jouer l’illusionniste jusqu’à-ce que tu en crèves. Je ne veux pas avoir ta mort sur la conscience. Si tu n’es pas prêt à faire tomber le masque, si tu veux bousiller ta vie, je ne veux pas en être témoin. Malgré tout, tu continues à prendre tes saloperies. Et je fais quoi moi, dans tout ça ? Comment tu veux que je réagisse ? Tu préfères que je regarde se détruire l’homme que j’aime, sans réagir ?

    Dis-moi comment c'est d'être avec toi,
    Rappelle-moi les choses que nous faisions ensemble,
    Et dis-moi que cette période ne finira jamais,
    Dis-moi comment c'est, dis-le moi encore.


    Une nouvelle fois, je tente de reprendre mon souffle. Là, j'ai carrément la tremblote. Je m'étonne de tout ce que je dis et en même tant, je me dis qu'il fallait le faire. Je commence à me sentir à l'étroit, bien que le 4x4 soit grand. Mon mal de tête ne cesse d'empirer, je ne sens plus mes jambes. Je ne pensais pas que ça me ferait autant de mal d'en parler. C'est bien la première fois que nous parlons autant. Avec autant de puissance, de vérité. C'est aussi une des premières fois qu'il me raconte son passé, tout ça me chamboule un peu. Pour moi, il avait toujours été "le fils Shilling", celui qui réussit tout ce qu'il fait. Voir qu'il en a bavé autant que n'importe qui me fait quelque chose au coeur. Je ne sais pas trop quoi d'ailleurs. Les sentiments sont tellement difficiles à exprimer. Au bout de plusieurs minutes, je ne le vois pas réagir. On dirait qu’il réfléchit et en même tant, il a l’air mal en point. Il transpire, et je lui frôle la main. Elle est brulante. Évidemment, c'est très bizarre. Ruy a l'habitude d'être naturellement...froid. Même lorsqu'il fait beau. Un cours instant, je lui prend la main. Je n'ose pas lui demander comment il va. Finalement, comme il ne m'adresse même pas un regard, j'aggripe ma veste, je lui lance un bref :

    D─ Je vais prendre l’air.

    J’ouvre la portière et sort lentement du 4x4. Le soleil continue sa descente, bientôt il ne sera plus là. Je marche quelques instants. Le vent commence à souffler, c’est assez agréable. Je le laisse faire divaguer mes cheveux. Malheureusement, le temps se refroidit bien vite. J’enfile alors ma veste. J’ai trop de choses dans la tête. Je m’adosse à l’arrière de la voiture, et laisse mon esprit se perdre tandis que mes yeux profitent d’un spectacle naturel. Une bouffée de larmes surviennent soudain de nulle part. Elles sont discrètes et filent rapidement. Je renifle doucement et me frotte les yeux. Je ne pensais pas que cette discussion pouvait être aussi douloureuse. Je ne cesse de me ressasser ses paroles en boucle. Physiquement, je dois être encore plus affreuse que tout à l’heure. Au moins, je commence à être réellement calmée, bercée par le son du vent fouettant les arbres. C'est déjà ça. La soirée promet d'être longue.


Chanson ; Tell Me, Goldfinger
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MessageSujet: Re: Est-ce que tu m'aimeras encore dans cette petite mort |R|   Est-ce que tu m'aimeras encore dans cette petite mort |R| EmptyMar 26 Mai 2009 - 10:59

Attention : plus personne
Porteurs de glace de chewing gum,
Plus d'belle allure,
Chevaux glissant sur la Côte d'Azur.
Est-ce que tu m'aimeras encore
Dans cette petite mort ?


    Ses efforts ne menaient larges face à ses confidences. Elle me taisait ses larmes mais elles lui sont désormais incontrôlables. Elle exprime sa peine, son désarroi, son amertume. Elle ressent ma situation comme notre échec et j’en crève. La réalité s’impose à moi. J’abîme chaque âme m’approchant. Je suis un incapable. Rien de mieux, rien de moins. Dasha. Elle qui, hier encore, rêvait sa vie en couleur, s’épuise et désenchante quand je la ternis égoïstement. Que ne céderais-je pas pour qu’elle oublie sa détresse ? Que n’offrirais-je pas pour être à la hauteur de ses sentiments ? Que dois-je faire pour qu’elle ne pleure jamais plus par ma faute ? Suis-je un incapable doublé d’un ignorant ? J’ai aimé Dasha au premier regard. Je la trouvai si intimidante : de longs cheveux foncés et lumineux, des pupilles enluminées aux couleurs de l’automne, une bouche dessinée au pinceau, des lèvres attrayantes, un corps élancé, des hanches arrondies, des jambes galbées qui n’en finissent jamais… J’ai réagi à l’instinct ce jour la, entraîner par le destin. Aurais-je été capable de répondre à mes souhaits si j’avais été sain de corps ? Aurais-je été capable de l’inviter une fois, une seconde et quelqu’autres encore.

      *** Flash-back

      C’était un jeudi soir comme les autres…ou presque. Un jeune homme dans la petite vingtaine apprenait doucement mais sûrement les ficelles du métier. Au guichet, il levait et tirait inlassablement des chèques. L’illustre père de ce dernier, bonne âme inquisitrice, lui confiait contre son gré la direction d’une banque. Dès lors, comme une enfant amenée trop tôt devant l’autel par mariage arrangé, Ruy, puisque c’est le prénom du désigné volontaire, apprenait scrupuleusement son métier, endossant chaque rôle. Ne faut-il pas, pour diriger avec justesse, connaître la place de chacun dans sa société ? Peut-être ! Le futur patron n’en savait strictement rien. Il respecte à la lettre les recommandations aux allures d’obligation de son géniteur. C’est provisoire. Un jour, il décidera seul. Du moins, il l’espérait.
      Blasé de réitérer encore et toujours la même manipulation informatique, Ruy, abandonnant son poste, se sentit l’étrange besoin de consommer du courage en poudre. C’était si rare pour l’époque. Elliott lui enseignait la modération et seules quelques sorties entre amis se voulaient témoins de sa débauche.


      R : Anna. Tu veux bien me remplacer cinq bonnes minutes ?
      A : Volontiers Monsieur le futur directeur.
      R : Arff, ne m’appelle pas comme ça s’il te plait.
      A : Ok. Je te taquine, c’est tout.
      R : Ouais. Je fais vite. Merci beaucoup.


      Comment pourrait-il accepter que cette jeune femme, à peine plus vieille que lui, désignée par son père comme sa future secrétaire et bien plus compétente que lui, s’adresse à lui avec tant de déférence….Qui est-il pour mériter pareilles égard ? Il préférait entendre de sa bouche un tutoiement courtois qu’un vouvoiement méprisant. Grimpant les escaliers menant à la salle de bain de l’immeuble – salle de bain répondant parfaitement aux excentricités de son père – il sourit à son reflet pour l’ultime fois de sa misérable existence. Quelques minutes suffirent à construire son addiction….Enthousiasmé, la montée lui fut profitable. Il dévala l’escalier plein d’entrain pour apercevoir installée au bureau de sa remplaçante, une magnifique jeune femme. Elle le foudroya sur place. Au plus loin de ses souvenirs, aucune autre n’éveilla en lui pareille admiration. Aucune. Sauf peut-être Elliott. Intrépide, il s’élança à grand pas vers son guichet, saluant la cliente et remerciant Anna pour son aide. Visiblement, cet éclatante jeune femme à l’accent traînant devait être russe et se nommait Dasha. Dasha Zhukova. Quel délicieux prénom. Durant tout l’entretien, il la détailla chaque trait, oubliant que peut-être, il pouvait la mettre mal à l’aise. Il n’en sut jamais rien, il ne lui posera jamais la question. Manipulation trop rapide. La jeune femme quitte déjà son siège alors que milles questions se bousculent dans l’esprit altéré du jeune homme. Doit-il la laisser partir ? L’inviter à prendre un verre ? Oublier cette idée saugrenue ? Pourquoi accepterait-elle mon invitation ? Et s’il ne devait jamais la revoir. Il la stoppa net d’une question franche.

      R : Dîner avec moi ce soir.
      D : Pardon ?


      Elle n’en croit pas ses oreilles et pour tout avouer, Ruy non plus. Il bafouille à présent. Elle n’acceptera jamais. Elle ne le connait pas. Elle sera méfiante. Il se redresse alors et s’approche à pas lent, comme entraîner par une étrange force dont il n’est pas le maître. Ses pupilles intenses captent le regard stoïque de la demoiselle.

      R : Je n’ai aucune mauvaise intention. Je…. Enfin….vous….m’avez juste intrigué et…
      D : C’est d’accord.


      Ils convinrent de l’heure la mieux adaptée à leurs horaires et le soir même, ils partageaient une table, un repas et leurs idées. Dasha n’était pas seulement belle. Sa passion pour son métier valait celle de cent hommes. Il découvrait ses qualités, elle perçait ses mystères et le soir même, sa fascination se muait déjà en amour. Il voulait la revoir. Encore et toujours. Il ferait d’elle une princesse. Une princesse des temps modernes.

      *** Fin de flash-back


    Et qu’ai-je fait ? Au lieu d’être à la fois auteur et spectateur de son bonheur, je brise son rêve de réussite amoureuse. Je brise nos vœux de construire ensemble une famille. D’aucune femme, aussi aimante soit-elle, n’offrirait un enfant à un homme comme moi, un homme détruit, malsain et instable. Elle souffre, me le concède et me l’avoue. Bon sang. Que je déteste mon impuissance, que j’abomine ma position. J’aimerais tant pouvoir la consoler, l’apaiser et la réchauffer de mes bras. J’essuierais toute cette eau salée de mes lèvres la couvrant de baiser. Ils seraient comme mils papillons fondants sur sa frimousse. Je lui chuchoterais des mots de réconforts, lui jurerais que tout ira pour le mieux et lui présagerais d’être toujours à ses côtés. Je l’inviterais à se reposer, témoignant de mes sentiments. Je veillerai sur son sommeil, je veillerai à son bonheur. J’approche mes doigts blanchâtres de sa cuisse, j’attire son attention, j’essaie, mais elle fuit toujours mon regard. Elle ouvre la fenêtre et respire l’air frais. Je ne perds ni un mot de ses révélations, ni un seul de ces gestes. Je saisis sans peine qu’elle retient ses griefs depuis longtemps et j’attends vainement l’instant où je pourrai l’amener à moi sans la brusquer. Je n’ai pas envie qu’elle confonde mon besoin de la serrer contre moi avec de l’indifférence à sa peine. Ce serait faux. Une erreur. Une erreur monumentale. L’air l’apaise, elle se calme alors que j’étouffe. Mes angoisses sont tellement violente que je crains ne parvenir au bout de cette conversation animée. Je tremble, j’ai chaud, j’étouffe. Je l’imite. J’ouvre ma fenêtre, espérant un courant d’air. J’ai chaud, très chaud. Je n’ose pas enlever ma veste, me contentant de la cravate. Je ressens le poids de son regard mais n’ose l’affronter. L’épargner de mes douleurs physiques, la protéger pour éviter qu’elle ne supporte d’autres inquiétudes, c’est tout ce dont je suis capable aujourd’hui. Elle vit ma dépendance comme un échec, son échec. Elle doute des bienfaits de son amour. Elle doute d’elle alors que c’est moi qui suis stupide. Personne ne l’aimera autant que moi. Pourquoi suis-je malhabile ? Pourquoi n’est-elle pas heureuse ? Comment faut-il que je l’aime ? Pourra-t-elle comprendre si je lui conte mon histoire à demi-mot ? Qu’à cela ne tienne. Je me dois d’être honnête. Je me dois de la rassurer sur ses craintes les plus palpables. Je me dois d’avouer que sans elle, je serais sans doute déjà mort. Dasha. Ma mécanique… J’ai juste souhaité te cacher de mes faiblesses. J’ai juste oublié tous les risques de la dépendance. Ses yeux foncés m’embaument d’un regard neuf mais je n’ose l’affronter. Que vais-je y trouver ? Je m’accroche à mes rêves, à mon espoir, à nos projets. Je tourne encore et encore la chevalière à mon doigt. Ma vie ne vaut d’être vécue sans elle. Je laisse un court silence s’installer, juste le temps d’inspirer profondément. C’est vain. Une douleur aigüe traverse ma poitrine, je grimace discrètement. Je suis exténué. Je me tourne vers elle, captant cette attention qu’elle m’offrit dès mes premiers mots. Je reprends mon discours, plus sincère que jamais. Je la vois rougir et elle m’émeut. Peut-elle lire dans mes ce qu’aucun mot ne sait exprimer ? Je n’en sais trop rien. Je me force à imager et elle blêmit ? Qu’ai-je fait ? Qu’ai-je dit pour qu’elle s’emporte à ce point. Elle tremble et son discours m’est insoutenable…presque autant que cette douleur qui m’empêchera pourtant de me défendre, de serrer sa main posée sur la mienne. Je suis fiévreux. Je le ressens. Ma tête me fait mal et mes yeux me brûlent. Je respire faiblement et suis incapable de réagir, les membres paralysés d’être priver de cocaïne. Elle abandonne. Elle m’abandonne. Elle va prendre l’air et je bénis son idée. J’ôte péniblement ma veste et m’appuie contre le volant de la voiture. Je n’ai pas tout mon temps. Il faut faire vite. Je me sens faible et trop tenter d’abréger ma souffrance en goûtant cette poudre cachée dans ma poche. Si je tremblais moins, peut-être aurais-je pu… C’est inutile. Je bois une gorgée à cette bouteille d’eau certainement abandonnée dans le vide-poche à ma sortie de l’hôpital quand je l’entends sangloter. Mon cœur se serre et ordonne à mes articulations de répondre à mes connexions. Je me sens cent ans d’âge mais je descends de cette fichue voiture trop haute. Je la rejoins lentement. Le vent est froid mais je ne le ressens pas. Je saisis sa main pour l’attirer doucement à moi. J’encadre son visage de mes mains brûlantes et souffle délicatement sur sa joue, essuyant une larme.

    R : Je sais. Je sais que tu te moques bien de mon nom. Tu te rappelles notre rencontre ? Tu te souviens de mon audace ?... Moi, je me souviens très bien de cette lueur qui a pris possession de tes yeux. Cette lueur, je la voulais mienne. Je voulais la contempler chaque jour. Et je n'ai jamais douté de la sincérité de tes sentiments. Au contraire. Je sais que tu m’aimes pour ce que je suis. Je le sais tellement qu’il m’arrive d’avoir envie de te supplier de m’emmener loin d’ici. Loin des strass, des paillettes, des convenances…Et si parfois, tu as le sentiment que je te repousse dans mes périodes les plus creuses, ce n’est pas que je veux te garder éloigner de celui que je suis. Au contraire. C’est juste que je ne sais plus qui je suis. Je ne sais plus pourquoi tu m'aimes. Je ne m’appartiens plus vraiment. Elle est vicieuse tu sais. Elle a pris possession de moi et quand je l’ai compris, c’était trop tard. Je ne vais pas te promettre encore que je vais arrêter, la, tout de suite. Ce n’est pas possible. C’est beaucoup trop difficile…Mais reste avec moi, je me ferai aider, si tu le souhaites...je..

    J’aurais aimé continuer mais j’ai mal au ventre. L’alcool ? Le sevrage. Les médecins m’ont répétés mil fois qu’ils sont somatiques, qu’il n’existe aucune dépendance physique à la coke. Et cette douleur qui m’empêchera sans doute de marcher. C’est quoi ? Je ne lui laisse pas le temps de poser une seule question. Je lui précise, d’avance, que ce n’est rien de grave. Sans doute le champagne. Sans doute. Va-t'on me laisser être moi ? Cette douleur va-t-elle me lâcher la grappe ?....Juste pour ce qui suivra. Juste pour ça.




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