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 Je vais bien, ne t'en fais pas. -Ily-

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MessageSujet: Je vais bien, ne t'en fais pas. -Ily-   Je vais bien, ne t'en fais pas. -Ily- EmptyDim 3 Mai 2009 - 12:28

Je vais bien, ne t'en fais pas. -Ily- Icomir1 Je vais bien, ne t'en fais pas. -Ily- Ewi3

ILYANA & LOUIS.


      « Every man has his secret sorrows which the world knows not;
      and often times we call a man cold when he is only sad. »





    La tristesse ; élan du coeur resserrant votre palpitant comme la serre d'un lugubre oiseau que l'on aimerait maudire jusqu'à ce que la haine ne surpasse votre douleur. Le myocarde de Louis, à défaut de véritablement être de pierre comme on le lui accordait souvent, avait en réalité cessé de battre depuis qu'il avait compris qu'il ne serait plus qu'un spectre dans la vie de son paternel. Jamais ce dernier n'avait pris son fils unique en estime, était-ce par manque de temps ou par ce subconscient l'obligeant à gérer sa vie de père comme il gérait ses affaires ; en faisant soigneusement le tri dans ses actes bien calculés et ses paroles bien cernées. Le jeune Woodsonn en venait parfois à se demander si son businessman de père ne le haïssait pas, quoique la question lui était bien vite passée. Loin de se laisser abattre, l'héritier se laissait aller à l'excès et à la débauche qui comblaient sa peine, sans que personne ne voit cette facette tiraillée mais tellement plus humaine qu'il avait pour lui. Et la tristesse entraine l'abattement, et l'abattement le néant, et le néant chez la personne la plus arrogante du monde, la pousse à vouloir se sentir exister d'avantage. Et pour se sentir exister, on boit, car le taux d'alcool dans le sang est encore la seule chose que l'on contrôle vraiment. On se saoule volontairement, on oublie volontairement aussi par le biais des effluves du whisky, on se donne un semblant de contrôle, ça fait passer la peine. Car la peine, la tristesse, c'est pour les faiblards, ceux qui n'ont rien, c'est bien connu. Hors, Louis Woodsonn a tout pour lui, ça aussi ce n'est pas un scoop, des belles femmes à tout New York, il n'y a rien qui ne se plie guère à l'héritier. Sauf le besoin de reconnaissance paternel. La silhouette du jeune homme vêtu d'un impeccable costume griffé aux tons d'un bleu sombre, se dessinait dans la lumière faible des rayons de ce soleil matinal passant à travers l'immense fenêtre du salon luxueux. Un verre à la main, empli d'un liquide ambré qu'il faisait tourner parfois distraitement d'un léger coup de poignet, il demeurait debout, dardant son regard sur la précieuse commode qu'il voyait à peine, trop plongé dans ses pensées rendant alors son visage habituellement bien plus arrogant, terriblement sombre.

      Une heure auparavant.


    Il passa le seuil de chez ses parents ; magnifique appartement new-yorkais sur deux étages d'une valeur inestimable, là où il avait passé toute son enfance, confinée dans quelques mauvais souvenirs, il était vrai. Mais ce fut un homme au sourire fier, enthousiaste et sûr de lui qui passa alors la porte, sous le regard bienveillant et tout aussi enjoué de Juanita, la bonne qu'il avait eu depuis qu'il était môme. Juanita était une mexicaine à la carure potelée et à la personnalité discrète, mais elle avait toujours été auprès de Louis dans ses moments les plus difficiles, bien que ce dernier ne s'en était rendu compte qu'à moitié. Un attaché case à la main, Louis se dirigea vers le bureau de son père, là où il se trouvait toujours lorsqu'il n'était pas en déplacement pour voyage d'affaires ou autre galas visant à recueillir de nouveaux clients. Ce jour là, l'héritier Woodsonn avait enfi conclu un marché qui lui avait pris des mois et des mois, s'investissant autant que possible dans une affaire ardue que les businessmen qualifiaient d'impossible, alors que pourtant Woodsonn junior y était parvenu : racheter la plus grosse part d'action jamais réalisée de la première banque des Etats-Unis. Un exploit fait dans un laps de temps relativement court, lorsqu'on le comparait à tous les requins de la finance qui avaient tenté, sans succès, de racheter ces mêmes actions. Son père serait fier de lui, c'était indéniable, même si aucun "félicitations" ne s'échapperaient peut-être de ses lèvres, Louis était certain qu'il sentirait tout de même ce regard si particulier de son paternel, qui le ferait exister à ses yeux. Louis frappa alors la porte, n'entendant aucune réponse il réitéra alors, pensant que Woodsonn senior était diablement occupé, et finit par ouvrir la porte qui donna sur un bureau... vide. Le regard noisette du jeune homme scrupta autour de lui, visage fermé et presque peiné, il ne comprenait pas pourquoi la pièce était vide alors que son paternel lui avait pourtant certifié qu'il resterait là cette semaine, se devant d'assister à l'ouverture officielle de son restaurant, le Skylon. C'est alors que la voix familière et peinée de Juanita parvint jusqu'à lui, se postant à ses côtés.

    -- Votre père est en déplacement à Moscou, Monsieur Woodsonn, fit-elle dans un ton compatissant.
    -- Moscou ... ? murmura le jeune homme, son regard posé au sol sans jamais ciller.
    -- Affaires extrêmement importantes. Pour deux semaines, tout le monde était au courant pourtant. Aviez-vous oublié ? demanda-t-elle en posant son regard peiné sur le jeune héritier.
    -- Oui.... Silence. Son coeur se resserra comme la serre aguisée d'un oiseau sur son palpitant. Louis ferma un instant les paupières avant de les rouvrir et de redresser quelque peu la tête de son visage sombre. Un oubli.

    Pas d'autres réponses, Louis tourna les talons d'un geste agressif et vif qui fit reculer Juanita d'un pas, dans une moue peiné pour le jeune héritier dont elle percevait le malêtre lancinant et la solitude voilée. Il était pourtant parvenu à se construire lui-même, sans avoir cette reconnaissance de ses parents vraiment, sans de réels repères, se hissant seul au sommet de son succès dans ses affaires. Certes, il avait pour lui des défauts non négligeables, mais la femme de ménage y voyait avant tout les prémices d'un jeune garçon perdu dans son propre monde.

    . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

    Le seul oubli qui avait été fait, c'était en réalité son propre père qui ne lui avait pas confié qu'il partait pour Moscou. Oublier son propre fils unique, une pensée dérisoire et cynique qui afficha un sourire jaune sur les lèvres de Louis comme il porta son verre de whisky à ses lèvres. La bouteille posée sur la table basse était vide aux trois quart, et au vu des yeux brillants de l'héritier, c'était loin d'être son premier verre qu'il avait entre les mains. Encore assez sobre pour se rappeler de l'oubli paternel, assez allumé à l'alcool pour ne plus rien en ressentir et tenter d'organiser une superbe fête dans la soirée. Soudain, des bruits de pas se firent entendre, légers et feutrés, mais précédés d'un parfum sucré et assez familier pour que Louis ne relève la tête et ne pose son regard sur Ilyana, qui venait à peine d'entrer, accueillie très certainement par la domestique de Woodsonn junior. Ce dernier se tourna alors vers la jeune fille, un sourire amical en coin qui demeurait néanmoins léger, la saluant d'un signe de tête qui cachait dignement son ravissement de la voir ici. Ilyana était un modèle de douceur et de candeur qui dans la logique des choses aurait du faire d'elle la victime préférée du tyrannique Louis, et pourtant il l'avait prise sous sa protection la plus loyale depuis que tous deux étaient gamins.

    -- Ilyana. Visite de courtoisie ?

    Louis avait pour lui cet aplomb et cette assurance qui dans un claquement de doigts avaient voilé ce visage trop sombre, alors qu'il portait de nouveau son verre à ses lèvres dans un haussement de sourcils. 1o heures tapantes, et Woodsonn junior se saoulait déjà au whisky, la journée ne faisait que commencer.
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MessageSujet: Re: Je vais bien, ne t'en fais pas. -Ily-   Je vais bien, ne t'en fais pas. -Ily- EmptyMer 6 Mai 2009 - 22:18

    Des rires et des cris emplissaient la pièce, tandis que des corps bougeaient en rythme – ou pas – de la musique. Il était très tard dans la nuit, ou très tôt le matin, cela dépendait du point de vue dans lequel on se plaçait, mais les jeunes gens ne semblaient pas s’en soucier. Le nombre de bouteilles vides était impressionnant, tout comme les restes évidement de diverses drogues prises tout au long de la soirée. Quelle était belle la jeunesse dorée de New York. Ils étaient censés tout avoir, tout posséder, avant même d’avoir eu à faire quoi que ce soit pour le gagner, et pourtant, ils s’acharnaient à tout détruire méthodiquement, ne laissant rien au hasard, que ce soit consciemment ou non. Curieux raisonnement, que beaucoup condamnaient avant même de comprendre, et pourtant, si l’on creusait un peu plus loin sous cette surface qui semblait si parfaite, on s’apercevait très vite que cette vie se transformait rapidement en un véritable enfer. En quoi pouvaient-ils croire, alors qu’ils pouvaient tout acheter avec leur argent ? Sur qui pouvaient-ils se reposer, alors même que leurs propres parents ne daignaient pas leur adresser un regard ? Mais il fallait maintenant les apparences, jouer ce jeu sordide pour ne pas perdre l’appui financier de leur famille, car quand il ne restait que cela, cela prenait une importance inimaginable. Au milieu de la foule, la jeune femme semblait quelque peu dénoter, que ce soit par son air détaché, ou la douceur qui semblait littéralement émaner d’elle. Etrange vision au milieu de toute cette débauche, mais qui pourtant pouvait s’expliquer facilement, bien que personne n’était capable de le faire. Toujours aussi peu bavarde à son sujet, Ilyana détestait en réalité confier ses faiblesses, refusant l’idée de dépendre de quelqu’un. C’était un amalgame qui pouvait sans doute paraître curieux, mais la jeune femme n’en démordait pas. Buvant silencieusement le verre qu’elle avait dans les mains, elle paraissait plongée dans ses pensées, répondant de temps à autre aux phrases qui lui étaient adressées. La jeune femme n’avait pas pour habitude de venir aux fameuses soirées organisées par Wilfried Callahan, un ancien camarade du lycée, mais il n’avait pas fallu grand-chose pour la convaincre ce soir là, elle qui voulait repousser au maximum le moment où elle devrait aller dormir. Tout pour occuper son esprit était bon à prendre, y compris faire une apparition à des fêtes plus que louches, qui allaient sans doute poursuivre jusqu’au lendemain soir. Seuls ses pommettes un peu plus rouges que d’habitude laissaient apparaître qu’elle avait légèrement trop bu, tout comme son attitude peut être plus détendue, pour ceux la connaissait un tant soit peu. Ilyana faisait partie de ces personnes tactiles, ayant toujours un geste doux pour leurs proches. Sauf ces dernières années, où elle se crispait légèrement dès que quelqu’un venait à la prendre dans ses bras, ou à se montre trop familier. Mais il était courant de dire que l’alcool enlevait les inhibitions, faisant oublier à la jeune femme son besoin de sécurité, et faisant taire ses pensées bien trop douloureuses. Ainsi, elle avait passée la soirée dans ce luxueux loft, dansant de temps en temps, esquivant les avances, discutant au gré de ses envies avec les personnes présentes. Et ce n’est qu’au petit matin, alors que le soleil était déjà levée depuis un petit moment, qu’elle quitta ce lieu de débauche, la démarche légèrement moins assurée, et les gestes maladroits. Dissimuler ce qui pouvait déranger était pratiquement devenu une seconde nature chez elle, et c’est en conservant cette allure frôlant la perfection qu’elle regagna l’appartement familial rapidement. Il était aussi vide qu’à son départ, et comme tous les autres jours, ses parents étant constamment en voyages d’affaires. Si cela la dérangeait, elle n’en montra cependant rien, saluant la gouvernante d’une voix douce, avant de se réfugier dans sa chambre. Et comme ce lieu qui lui semblait maintenant maudit se rapprochait, elle sentait à nouveau cette même angoisse revenir, s’infiltrant dans ses veines tel un violent poison. Les effets de l’alcool s’étaient dissipés au moment même où elle avait quitté le loft, et la réalité lui revenait brutalement en mémoire, apportant sa part de culpabilité et de peur. Sentiments bien trop violents pour l’Ange, à qui il ne fallut qu’un seul instant pour faire demi-tour. Le temps de prendre une douche et d’enfiler une robe légère, et Ilyana était déjà repartie, préférant une fois de plus fuir ses démons intérieurs.

    Pour beaucoup, la nuit était maître des songes, apportant avec elle le repos tant attendu par beaucoup. Elle permettait d’oublier ce qui les préoccupait tant, donnant à leur esprit une pause tant espérée. Et si certains se voyaient ravis de fuir leurs démons, d’autres cependant redoutaient cet instant, qui au contraire, leur obligeait à faire face à tous leurs cauchemars. Les masques tombaient alors, révélant souvent les véritables personnalités, dévoilant ce que chacun cachait avec application, et pour une fois, la Belle ne faisait pas exception. Fuyant les moments où elle se retrouvait seule face à ses démons intérieurs, Ilyana repoussait l’heure de dormir jusqu’à ce qu’elle tombe de fatigue, et se levait souvent avant même que le jour apparaisse à l’horizon, réveillée par toujours ces mêmes rêves cauchemardesques. Et aussi surprenant que cela puisse paraître, personne n’était au courant de cette bataille intérieur, la jeune femme ayant réussi à enterrer si profondément ses secrets, que même elle parvenait à croire à ses mensonges. Dissimulant ses larmes derrières ses sourires si doux, esquivant les questions par des mots plein d’innocence, elle avait appris ces dernières années à maintenir une apparence parfaite, laissant la jeune femme brisée qu’elle était pour le privé. Détestant montrer ses faiblesses, tout comme elle ne supportait pas dépendre de quelqu’un, Ilyana était incapable de se confier à une autre personne, si bien qu’elle finissait littéralement pas être rongée de l’intérieur. Seul son teint légèrement plus blanc, et ses cernes qui commençaient à devenir trop importantes pour être parfaitement cachées étaient les seuls signes extérieurs, bien que personne ne relève. Après tout, la jeunesse dorée de New York passait son temps à faire la fête, ou à consommer alcool et drogues, ce genre de signe physique était quelque chose de courant. Mais jeune candide, Ilyana n’était guère attirée par toute cette vie faite de luxure, sans doute bien trop vulnérable pour ce monde de brutes. Pourtant, elle avait été tentée plus d’une fois de se laisser aller, de faire appel à des substituts pour fuir cette réalité trop brutale. Mais qu’importait, il était sans doute déjà trop tard pour elle, la spirale dans laquelle elle était tombée semblait impossible à fuir, et si la veille elle avait laissé sa faiblesse prendre le dessus, ce n’était pas pour autant qu’elle semblait décidée par ignorer sa nature.

    Perdue dans ses pensées, elle marchait en suivant les méandres de son esprit, avant de secouer doucement la tête. S’arrêtant dans un coffee shop réputé de la ville, Ilyana en ressortit quelques minutes plus tard, deux cafés dans la main, avant de prendre le chemin de l’appartement de Louis. Ils étaient amis depuis aussi longtemps qu’elle pouvait s’en souvenir, et bien que leur caractère soit aussi opposé qu’il était possible de l’imaginer, aucun n’avait jamais fait défaut à l’autre. Entrant dans le luxueux appartement, ce fut Juanita qui l’accueillit, un sourire accueillant éclairant le visage de la bonne.

    -- Monsieur Louis est dans sa chambre, Mademoiselle Ilyana.

    Acquiescent avec un léger sourire, la jeune femme se dirigea vers la chambre, et ne fut guère surprise de le retrouver avec un verre à la main, malgré l’heure. Mais étant probablement une des seules à véritablement savoir ce que cela cachait, Ilyana ne fit aucun commentaire, affichant un sourire sur son visage, bien qu’il n’atteignit pas ses yeux.

    -- Ilyana. Visite de courtoisie ?
    -- Je suis venue t’amener un café, et en te voyant ainsi, je suppose que j’ai bien fait.

    Le rejoignant, c’est dans un geste doux qu’elle lui retira le verre de sa main, le posant à côté de la bouteille déjà bien entamée, avant de le remplacer par la tasse de café chaud. Guère persuadée que cela servirait à quelque chose, pas plus qu’elle n’était à l’abri d’une des colères du jeune héritier, ses intentions restaient cependant sincères. La jeune femme ne posa cependant aucune question - sachant parfaitement qu’il se confierait, s’il le désirait -, comme elle lui lançait un regard inquiet. Car dans ce monde où tout n’était qu’illusion, il n’en fallait que très peu pour que cela devienne un véritable enfer.


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MessageSujet: Re: Je vais bien, ne t'en fais pas. -Ily-   Je vais bien, ne t'en fais pas. -Ily- EmptyMar 12 Mai 2009 - 12:37

    Il avait beau jouer les gentlemen, l'homme sûr de lui et inébranlable, le sourire arrogant et l'oeillade taquine, il savait pertinnement que Ilyana n'était pas dupe. Ayant grandi ensemble, elle avait appris à dicerner l'attitude superficielle des véritables sentiments de Louis, perpétuellement caché derrière ce monde hypocrite et surjoué qui demeurait pour autant leur univers ; fait de strass, de paillettes, de mensonges. Son coeur n'avait cessé de se serrer depuis l'entente de la nouvelle quant à son père parti aujourd'hui, mais il gardait pour lui cette prestance folle et ce port de tête princier. L'on pouvait dire beaucoup de choses de Louis ; qu'il était vil et obsène, presque pervers et dédaigneux, mais on ne pouvait nier qu'il demeurait un jeune homme fort luttant contre les marées, la tête haute. Le propre de Louis était encore qu'il ne faisait jamais état de ses soucis à personne, aussi l'on pensait bien vite que Woodsonn junior avait la belle vie. En vérité, il ne souhaitait à personne d'être aussi malheureux que lui. La richesse et les fastes luxueux ne faisaient pas le bonheur, dicton véritable qui n'était en fin de compte, pas franchement destiné aux pauvres pour ne pas qu'ils ne fassent de rébellion, et il en était la preuve vivante. Muré dans son égocentrisme exacerbé, Louis préférait faire la fête et sombrer dans l'alcool plutôt que de se noyer dans sa peine, faiblesse qu'il ne supportait pas. Mais en contrepartie, le jeune homme demeurait également aveugle aux problèmes des autres, en l'occurence il ne s'était jamais penché sur le cas d'Ilyana, qui pourtant demeurait sa fervente protégée, à savoir si la belle se sentait bien dans sa vie. Il y avait entre eux, comme un pacte tacite ; on ne parle ni de l'un ni de l'autre, dans le monde du business, on ne traite pas sentiments, même en amitié, c'est ainsi. Une légère toquade à la porte de sa chambre et Louis se retourna, un sourire aux lèvres, tendre et amusé ; malgré son attitude orgueilleuse, il n'était que trop soulagé de voir son amie ici ; comme si la belle avait répondu à son appel silencieux. La mine sérieuse et inquiète d'Ilyana n'effaça guère son sourire charmeur malgré tout, ce ne fut que lorsqu'elle évoqua implicitement la boisson qu'il avait entre les mains qu'il arqua les sourcils, tête légèrement baissée et yeux relevés vers la douce.

    -- Je suis venue t’amener un café, et en te voyant ainsi, je suppose que j’ai bien fait.
    -- ... Et je suis majeur depuis peu. Rappelle-toi ; vingt-et-un an, cuite au champagne et un vrai chiffre d'affaires pour les dealers.

    Orgueilleux et sûr de lui, Louis parlait avec désinvolture et sans tabou aucun. Il était vrai que la fête clinquante donnée pour sa majorité avait marqué les esprits, tant il avait fait dans le luxe, la débauche et la démesure. Plus on a les moyens, et plus on peut s'investir dans l'excès, sans jamais freiner. Et en tant que majeur certifié, il pouvait dès lors se saouler au whisky où bon lui semblait s'il le souhaitait... Néanmoins son visage se fit plus sérieux, et son sourire s'effaça doucement au profit d'une oeillade presque assassine lorsqu'Ilyana lui ôta son verre afin de le remplacer par un gobelet en carton au parfum de caféine. Sans un mot, le visage fermé et sans jamais cesser de la fixer, Louis eut un soupir froid avant de très brièvement lever son regard vers le plafond de sa moue trop fière et presqu'arrogante, avant de poser le gobelet sur une commode et de tourner les talons. Ignorant le regard inquiet d'Ilyana, et sachant qu'il ne pouvait lui mentir ne serait-ce que par omission, le jeune homme s'assit sur son lit, le regard vague et les mains jointes prenant appui sur ses genoux. Un léger silence s'installa alors qu'il tourna légèrement la tête, ses yeux noisette fixant toujours un poins invisible sur le sol.

    -- Il paraîtrait que les affaires sont bonnes, en Russie. J'aurai dû le savoir autant que les autres. Je suis bien meilleur que lui...

    Un aveu cynique à double tranchant, Louis ne demeurait jamais explicite lorsqu'il exposait ses états d'âme, trop fier pour se confier, il fallait toujours qu'il rajoute cette fausse touche arrogante pour ne pas tomber dans ce mélodrame qu'il détestait tant. Ilyana ne pouvait cependant que comprendre que son businessman de père était encore parti à la dernière minute sans l'en avertir, ce qui pour cette fois n'aurait pas tant touché Louis si son paternel ne lui avait pas promis d'être là pour l'ouverture de son restaurant. Un soupir suivant sa dernière tirade dite avec si peu de détermination, Woodsonn junior ne voulait que rabaisser son père par ces quelques paroles qu'il ne pensait pas. Car bien au contraire, il se savait tellement plus vil, si bien que cette pensée convaincue lui en donnait presque des élans de culpabilité. Néanmoins la rivalité du fils envers le père, n'était plus véritablement à refaire. Passant une main dans ses cheveux sombres, Louis se redressa dans un rictus froid au coin des lèvres, avisant alors la belle Ilyana.

    -- Qu'est-ce qui t'amène si tôt, Nate n'est pas encore levé ?

    Légère provocation quant à sa mauvaise humeur ambiante, Louis n'hésitait pas parfois à montrer sa jalousie envers la jeune fille bien que Nathanael demeurait l'un de ses plus proches amis, il avait de temps à autres -voire trop souvent- cette fâcheuse idée de se dire que la demoiselle venait passer du temps avec lui simplement parce que leur ami commun était indisponible. Conséquence fâcheuse de son sentiment d'abandon paternel ; Louis avait cette certitude forte d'évoluer seul dans son monde. Mais visiblement, cela ne le dérangeait guère.
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MessageSujet: Re: Je vais bien, ne t'en fais pas. -Ily-   Je vais bien, ne t'en fais pas. -Ily- EmptyDim 17 Mai 2009 - 10:49

    Les apparences. Qui avait-il de plus important dans leur monde, que de maintenir une image irréprochable, construite dans le seul but de donner l’illusion que leur vie n’était que perfection ? Peu importait le prix à payer, peu importait le sacrifice demandé, tant que la réputation n’était pas ternie, et que les apparences étaient maintenues. C’était probablement leur lot à chacun, eux la descendance directe de ces familles surpuissantes qui possédait la ville, et parfois bien plus. Alors, plutôt que de laisser la dépression les rattraper, ils sombraient pour la plupart dans les excès, provoquant ainsi à leur façon, jouant parfois même avec la mort pour les situations les plus extrêmes. Ce n’était pas pour autant que leurs parents allaient les stopper, ceux-ci bien trop occupés à continuer leur business qui se chiffrait en millions de dollars, ou tout simplement trop distraits dans leurs loisirs tout aussi luxueux, mais donnant dans un autre registre. Et il valait mieux fermer les yeux sur les pratiques peu orthodoxes de leur progéniture, quitte à achever plus tard le silence des éventuels témoins, plutôt que de rentrer en guerre froide avec eux, et déclencher des scandales. Car il ne fallait pas se leurrer, un scandale était si vite arrivé dans cette haute bourgeoisie. Ils avaient tout ce que le commun des mortels pouvait rêver, et chacun attendait leur chute avec une impatience certaine, se réjouissant d’avance de pouvoir y participer. La jalousie était probablement un des sentiments les plus destructeurs, responsable de nombreuse chute, contrairement à l’envie, qui poussait à se surpasser pour posséder ce que l’autre avait. Oui, tous les coups étaient permis, et plus ils venaient de personnes proches, mieux c’était. C’est donc dans ce milieu que la nouvelle génération se devait de faire ses preuves, apprenant par eux même à lutter contre ces attaques incessantes, et complètement livré à eux même depuis leur plus jeune âge. En outre, les deux jeunes gens étaient directement concernés, et ayant passé la plupart de son enfance avec Louis, elle avait depuis longtemps appris à reconnaitre lorsqu’il faisait appel à ses talents d’acteur, pour garder toute la prestance qui allait avec son nom. Il avait pour lui ce charisme indéniable, qui se retrouvait d’autant plus assombrit lorsqu’il était de telle humeur. Et si beaucoup aurait fuit sa présence, de peur de devenir sa proie du moment, la jeune femme se retrouvait au contraire à vouloir rester en sa présence, tentant peut être inconsciemment d’enlever un peu du poids qui semblait peser sur ses épaules. Une volonté non dite sans doute un peu trop naïve, mais Ilyana, était cet opposé parfait de son ami, capable d’apporter une touche de candeur là où tout semblait trop sombre.

    -- ... Et je suis majeur depuis peu. Rappelle-toi ; vingt-et-un an, cuite au champagne et un vrai chiffre d'affaires pour les dealers.

    Loin d’être choquée par ses paroles, probablement parce qu’elle était habituée à la provocation et à l’excès qui faisaient partis de sa vie, Ilyana ne répondit cependant pas, ignorant volontairement le regard noir qu’il lui lança. Le suivant du regard à travers la chambre, elle but une gorgée de son propre café, grimaçant légèrement sous le goût un peu trop âpre pour elle, avant de finalement le poser à son tour. Et c’est après quelques minutes de silence qu’il finit par se confier, ne se départissent pas de son cynisme habituel.

    -- Il paraîtrait que les affaires sont bonnes, en Russie. J'aurai dû le savoir autant que les autres. Je suis bien meilleur que lui...

    Elle n’avait pas besoin de plus d’explication pour comprendre que Woodsonn Senior avait une fois de plus manqué à ses devoirs paternels, chose qui durait depuis la naissance de Louis. Cela semblait être quelque chose de récurrent dans toutes ces familles, qui n’avaient en commun que leurs nombreux comptes bancaires, qui se chiffraient en millions de dollar. Et si certains vivaient la situation sans s’en préoccupait, d’autres se trouvaient constamment à la recherche d’un quelconque signe d’affection parental, ne souhaitant parfois même qu’un seul regard, prouvant la fierté que pouvaient ressentir leurs parents à leur égard. Soupirant légèrement, elle le rejoignit, s’assaillant en tailleur sur le lit, l’observant un instant en silence. Passant une main douce dans les cheveux de son ami dans un geste réconfortant, la jeune femme eut cependant tôt fait de la retirer. Ilyana était de nature très tactile, et si elle n’aurait pas hésité à serrer ses proches dans ses bras – peut lui importait que cela leur plaise où non, elle avait toujours eu besoin de contact - il y a de cela quelques années, ses gestes se faisaient hésitants aujourd’hui, et devenaient même très rares.

    -- Un jour, il se rendra compte Louis.

    Un murmure doux, contrastant avec la fermeté de sa voix qui assurait ce qu’elle ne pouvait promettre. Parfaitement consciente qu’il n’y avait certainement rien qu’elle ne puisse dire ou faire pour apaiser son ami, elle se contenta de ces quelques mots montrant un optimisme peut être un peu trop exacerbé, bien qu’elle n’en soit pas elle-même entièrement convaincue.

    -- Qu'est-ce qui t'amène si tôt, Nate n'est pas encore levé ?
    -- Nate ? s’étonna-t-elle, ne comprenant pas d’où ce sujet venait si soudainement. Je ne sais pas du tout, pourquoi, me faut-il une raison pour venir te voir ?

    La situation entre elle et Nate était des plus compliquées, si bien que la jeune femme évitait d’y penser. Loin d’aimer toujours tourner en rond sur le même sujet, elle se contentait de détourner ou de tout simplement ignorer lorsqu’il était abordé, détestant tout autant se dévoiler.

    -- Serais-tu jaloux ? ajouta-t-elle d’un ton taquin.

    Surprise par cela, la jeune femme vrilla son regard dans le sien, comme un léger sourire apparaissait sur son visage si doux.


HJ: j'aime pas du tout, dsl. ><
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